A droite, l’élection présidentielle était considérée imperdable, à gauche, elle était ingagnable. Dans les deux cas, les électeurs se sont donc sentis libres de choisir leur candidat sans souci d’efficacité électorale. Et leur choix s’est révélé… logique.

Benoît Hamon représente la gauche du PS. Sur l’économique et le social, il se situe clairement à gauche : favorable à la réduction du temps de travail, à un impôt progressif sur le patrimoine, à un revenu universel qui s’ajoute aux protections sociales actuelles ; et il est contre le pacte de stabilité européen, et contre la loi Travail. Mais il reste moins « à gauche » que Jean-Luc Mélenchon, plus radical, par exemple, sur le virage à opérer en matière de politique économique européenne. Sur notre premier axe, Benoît Hamon se situe « au centre » de la gauche.

Sur les « manières de vivre », il se situe également à gauche, du côté « laisser-faire » : il est par exemple favorable à la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes les femmes, ou bien à la légalisation du cannabis, mais sans aller jusqu’à évoquer la dépénalisation des drogues dures, comme a pu le faire l’extrême gauche. Là encore, il se situe « pile » à gauche.

Enfin, sur les questions d’identité et de responsabilité, il est favorable au droit de vote des étrangers pour les élections locales ; pour lutter contre les contrôles au faciès, il soutient le système du récépissé pour les contrôles d’identité ; et il refuse toute stigmatisation des Français musulmans, comme l’a montré sa réaction « compréhensive » sur ce café de banlieue où les femmes ne sont pas les bienvenues. Comme sur les autres axes, il se situe au centre de la gauche.

A l’arrivée, le profil politique de Benoît Hamon, contrairement à celui de Manuel Valls, reflète une totale adéquation avec les valeurs centrales de la gauche :

Pour mémoire, le profil de Manuel Valls :

Pour ce qui est du candidat que s’est choisie la droite, on a vu que le profil politique de François Fillon, bien plus que celui d’Alain Juppé, était quant à lui conforme aux valeurs centrales de la droite :

Pour mémoire, le profil d’Alain Juppé :

On voit ainsi que, quand les électeurs des primaires se sentent libres de choisir le candidat qui représente le mieux leurs valeurs, le « peuple de gauche » fait le choix des valeurs centrales de la gauche, et « le peuple de droite », celui des valeurs centrales de la droite.