L’extrême droite n’aime pas les binationaux, c’est dans ses gênes.
Pour l’extrême droite, la nationalité est une qualité dont on hérite de ses parents à la naissance (on peut certes se la voir accorder si on l’a méritée, mais dans des cas très exceptionnels). Or, quand les parents sont de nationalités différentes – ce qui autorise, dans le droit français, à avoir la double-nationalité – cette qualité est viciée : on ne doit pouvoir faire allégeance qu’à un seul drapeau. Le binational est un traître en puissance. Au premier faux-pas (crime ou délit), quand il a démontré le peu d’estime qu’il porte à son appartenance à la communauté nationale, sa nationalité devrait pouvoir lui être retirée. Dans cette optique, déchoir de sa nationalité française un binational coupable d’acte de terrorisme est donc la moindre des choses.
Mais quand on s’éloigne de l’extrême droite, la méfiance envers les binationaux s’estompe. Ils deviennent des Français comme les autres. Il n’y a plus lieu de les soumettre à une législation particulière.
Alors comment un président socialiste peut-il proposer de déchoir de leur nationalité les binationaux coupables d’actes de terrorisme ??? La gauche est toute tourneboulée, même la droite est divisée, seule la droite de la droite est vraiment satisfaite, même si elle voit bien l’opération politicienne qu’il y a derrière. On est loin de l’unité nationale voulue, semblait-il, par le chef de l’Etat. Sans parler de tous les binationaux qui n’ont rien à se reprocher et auxquels les semaines écoulées auront laissé un goût amer.