Précédemment :
- Introduction : la base de données de profils du Politest
- Validité des statistiques
- Profils de droite/de gauche
- Les tendances selon les axes
Qu’est-ce qui caractérise les extrêmes ?
Ce qui caractérise l’extrême gauche (« la gauche de la gauche », dans le formulaire du Politest) n’est pas de même nature que ce qui caractérise l’extrême droite (« la droite de la droite »).
Se déclarent « à la gauche de la gauche » des personnes qui sont généralement très à gauche sur les trois axes, et particulièrement sur l’économique et le social. Si on reprend le mode de représentation des profils politiques des tendances ou des partis tel que décrit sur la page « Le profil politique » :
le profil des personnes à la gauche de la gauche est le suivant (pour chaque axe, le total des blocs fait 100%, les blocs plus foncés correspondent à 50% ou plus) :
Alors que les personnes qui se déclarent « à la droite de la droite » sont très à droite essentiellement sur l’identité et la responsabilité :
Une précision : toutes les personnes qui sont à l’extrême droite sur l’identité et la responsabilité ne se déclarent pas forcément « à la droite de la droite » (elles ne sont que 60% dans ce cas, les autres se déclarant le plus souvent « à droite » ou « plutôt à droite »). Il ne faut donc pas tirer de conclusions trop hâtives d’un tel positionnement.
Pour se situer à l’extrême droite sur cet axe dans les statistiques dont nous disposons, il faut avoir choisi une des deux positions suivantes dans le Politest :
Seuls les Français doivent avoir le droit de vote ; et, sauf exception, on ne peut pas être français sans avoir des parents français : il faut appliquer le « droit du sang », et non le « droit du sol ».
Certains immigrés resteront toujours des étrangers : leur place serait plutôt dans leur pays, pour notre bien et pour le leur.
Les formulations des propositions les plus « à droite » dans le Politest ont été tournées de manière à ce qu’elles ne soient pas ouvertement xénophobes. Elles ont donc pu être choisies, en toute bonne foi, par des personnes qui ne sont pas xénophobes. Si on considère que la xénophobie est une caractéristique de l’extrême droite, alors il n’est pas étonnant que ces personnes ne se situent pas, d’elles-mêmes, à l’extrême droite. Nos statistiques ne nous donnent pas le degré de xénophobie des personnes qui ont choisi ces positions. Elles disent simplement que quand on se situe à l’extrême droite, on est à l’extrême droite sur l’identité et la responsabilité. Et elles nous disent aussi que ce n’est pas parce que les positions sont moins « droitières » sur l’économique et le social ou les manières de vivre qu’on ne se situe pas à l’extrême droite.
Enfin, dans les différents profils de droite, on voit que les positions les plus à droite sur l’économique et le social (les plus libérales) et sur les manières de vivre (les plus conservatrices) sont assez peu prisées. Ce n’est pas dû à un mauvais « calibrage » des choix de réponses proposés dans le Politest, qui pourraient ne pas correspondre aux opinions des personnes visées. C’est simplement que ces idées trouvent peu d’écho dans la population.
Elles ne sont pas pour autant absentes du paysage politique. Deux partis défendent ces courants de pensées : le Parti Libéral Démocrate (ex-Alternative Libérale, parti né sur les cendres du Démocratie Libérale d’Alain Madelin), pour les idées ultra-libérales d’une part, et le Parti Chrétien Démocrate de Christine Boutin, ex-Forum des Républicains Sociaux, pour les idées ultra-conservatrices d’autre part.
Voici comment se répartissent les personnes proches d’Alternative Libérale ou du Parti Libéral Démocrate sur l’économique et le social (contrairement aux autres statistiques présentées, il a fallu remonter au-delà de 2012 pour que l’échantillon soit suffisamment important) :
Et moins de 5% de ces personnes se disent « à la droite de la droite ».
Quant aux personnes proches du parti de Christine Boutin, voici comment elles se répartissent sur les manières de vivre (avec là aussi des profils qui peuvent dater d’avant 2012) :
Et moins de 15% de ces personnes se disent « à la droite de la droite ».